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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 00:41

 

Chapitre 16: Falling to pieces...

 

 

 

Victor avait tenu à l'avoir toujours en vue malgré le jour qui s'était levé et la torpeur contre laquelle il avait lutté jusqu’au crépuscule. Il savait qu'il allait d'être d'humeur massacrante toute la nuit et les suivantes. Et si ce n'était que de devoir faire un jour blanc... La dernière fois qu'il avait vu son cannibale dans cet état, et bien c'était la nuit après sa mort. Une hébétude totale... Et puis, il s'était endormi, ce qui était impossible pour un cannibale. Endormi mais secoué de soubresauts incontrôlables et gémissant à intervalles réguliers. Il devait rêver et c'était encore quelque chose d'impossible. Les rêves, mis à part les visions que certains faes facétieux leur envoyaient, n'étaient plus accessibles aux vampires. Pour sa part, Victor reprenait le compte de sa nuit et extrapolait pour ne jamais être pris au dépourvu. Et là, il venait de se faire surprendre. De très belle façon.

Et il avait horreur de ça.

Il délaissa un instant la baie vitrée d'où il observait Vince pour répondre aux trois coups discrets sur la porte en l'ouvrant. Clara entra, le visage crispé par l'appréhension.

  • Ça s'améliore...?

  • Non.

Elle soupira et lui reprit son poste d'observation. Elle se glissa dans ses bras, sure qu'il ne la repousserait pas. Après tout, lui aussi avait besoin de tendresse. La preuve, il la serra un peu contre lui avant de lui embrasser le sommet du crâne.

  • Grâce à Charles, j'ai eu la compilation des rapports.

  • Que ce soit toi ou Vince, j'aimerais que vous arrêtiez de glisser le nom de Charles à tout bout de champs. Je sais ce qu'il fait et ce qu'il ne fait pas. Je sais qu'il est très bon dans ce qu'il fait et il n'a pas besoin de publicité.

  • Ouh... grognon...

  • Désolé. Alors?

  • Alors, l'hôpital a été nettoyé mais on a laissé Ben là-bas. C'était plus sur. Aucun indice sur qui les a attaqué, ni même sur la raison de la présence de Ben en Angleterre... Par contre, Ben avait une sacrée plaie au cou. On a fait croire que c'était une coupure mais c'était une morsure.

Victor jura à voix basse.

  • Victor... Je pense que c'est Vince qui l'a mordu.

  • C'est impossible.

  • Mais...

  • Son sang est trop chaud. Et c'est un loup-garou. Un cannibale trouverait ça immonde.

  • Impossible... (Elle tapota la vitre en direction du vampire qui s'agitait toujours.) Je crois qu'on a déjà une belle dose d'impossibilité. Son cœur s'est remis à battre. Il respire. Mieux, il a besoin de respirer. Il dort. Mal, mais il dort. Bordel, Victor, il...

  • Je sais.

  • Les cannibales en sont capables?

  • J'ai vécu longtemps, Clara. Je n'ai jamais vu aucun vampire avoir ces symptômes. Jamais.

Elle le serra plus fort contre lui. Pas pour le rassurer mais pour se rassurer, elle.

  • Je savais que ça allait mal finir...

  • Comment ça?

  • Un pressentiment. Et je me demande...

Elle s'écarta un peu et saisit son portable dans sa poche pour y taper un numéro. Au bout de deux sonneries, son correspondant lui répondit par-dessus une musique trop forte et des cris joyeux.

  • Je... J'avais une... Mais tu es où?

Elle attendit quelques secondes qu'il sorte au dehors et soupira avant de parler à nouveau.

  • Tu étais là. Tu étais forcément là. Je veux savoir ce qu'il s'est passé.

Elle avait beau tendre l'oreille, elle n'entendit que le silence de l'autre et le bruit de la rue.

  • Ne me force pas à te demander ça encore une fois...

Mais seul le bruit d'un coup de feu lui répondit, suivi d'un hurlement de douleur.

En contrebas, Vince ouvrit les yeux et se recroquevilla sur lui-même. Il plaça les mains sur ses oreilles en gémissant.

  • Shhh... Pas de bruit... Pas de bruit...

Il essaya de déplier ses jambes en faisant le moins de bruit possible mais le moindre froissement l'obligeait à s'arrêter et à ne pas respirer pour vérifier qu'on ne l'avait pas entendu. Peut-être qu’il pourrait s’enfuir avant que les Autres réagissent… Les Autres. Ceux qui le regardaient de là-haut et qui le mettaient vraiment mal à l’aise. La cage avait beau être en verre, c’était toujours une cage… Plus jamais de cage, plus jamais… Plus jamais ne se laisser enfermer même si…

Il se remit à gémir sourdement en sentant la vieille douleur lui tordre le cœur. Ca ne passait pas, ça ne passerait sans doute jamais et la peur sourde qui se rajoutait comme une chape de plomb sur son dos l’empêchait de respirer correctement. Il faudrait bientôt qu’il s’échappe, le plus loin possible, le plus vite possible.

  • Fichu trouillard…

Il leva les yeux, espérant que les Autres ne le regardaient pas mais fut happé par le regard de l’homme. L’inquiétude, la surprise, puis la peur. Oui, il l’avait vu. Vince détourna le regard aussi vite et chercha des yeux un endroit pour se soustraire à cette surveillance. Mais rien, mis à part se cacher sous le lit, ne lui permettait un peu d’intimité. Il se remit à gémir faiblement pour ne pas hurler.

  • Je veux sortir…

 

 

 

 

 

Après des années à avoir été les jouets délicats et délicieux de vampires puissants et sans scrupules et à rester murés dans les cages dorées des palais romains, Sonatine et Allegro trouvaient la vie nocturne des grandes villes enivrante et fascinante. Ils devaient parfois se faire violence pour rentrer à l’arrivée des premiers rayons de soleil. Combien de fois avaient-ils été bloqués comme deux dents de lait inconscients des risques et obligés de demander à un servant humain de les transporter en sécurité ? Peut-être que cette nuit, ils en feraient autant. Sonatine ne paraissait pas assez vieille pour rentrer en boite mais elle avait assez de charme pour entortiller n’importe quel videur autour de son petit doigt. Aussi ne s’en était-elle pas privée ce soir-là pour pouvoir danser et boire avec Allegro, peut-être un petit couple qu’ils laisseraient avec une sérieuse anémie, une gueule de bois carabinée et des étoiles dans les yeux. Après tout, ils avaient l’habitude de soigner le chaland. Ils avaient été éduqués pour ça. Mais ce soir, c’était fête. Même si Allegro n’était pas particulièrement dans l’esprit de faire la fête mais plus de prendre son courage à deux mains et d’arrêter de jouer au grand frère protecteur avec une vampire qui était aussi vieille que lui et envers qui il n’avait jamais eu le moindre sentiment fraternel. Mais bon. A force d’avoir été utilisés contre leur gré et avant qu’ils n’aient pu se lasser de vivre, ils avaient tous deux un sacré arriéré d’expériences à vivre. Allegro avait pensé qu’il aurait le temps. Après tout, l’immortalité, ça sert à ça. A temporiser pour se donner l’excuse qu’on ne fait pas d’erreur alors qu’en fait, on est juste un grand trouillard.

Cette nuit, ça allait changer. Il se ferait peut-être rembarrer assez méchamment ou pire : « je ne veux pas gâcher notre amitié… » Mais au moins, il l’aurait fait. Il dirait à Sonatine, SA Sonatine qu’il la voulait à ses côtés et pas que comme ami… Pour le temps qu’elle estimerait raisonnable. Après tout… Promettre l’éternité, c’est un truc de mortels qui n’ont que cent ans d’espérance de vie, ça.

Et c’était le Cannibale qui l’avait convaincu de tenter sa chance. Pas parce qu’il était un rival potentiel… Et Allegro comprenait pourquoi Sonatine avait flashé dessus… Elle adorait les sensations extrêmes et le danger permanent. Vivre en couple avec un Cannibale, c’était comme faire du funambulisme sur une lame de rasoir avec une grenade à fragmentations dégoupillée dans chaque main. Sonatine ne pouvait que s’intéresser à lui, ce salopard. Sans oublier que Vince avait un point commun avec la génitrice vampirique de Sonatine : une habitude alimentaire qu’on n’aurait pas pardonné à d’autres. Dommage qu’elle fut morte, Allegro se serait presque laissé tenter par la compagnie d’une veuve noire. Évidemment, le Cannibale n’avait rien dit à Allegro. C’est à peine s’ils s’octroyaient un hochement de tête quand ils se croisaient en temps normal alors une discussion sur les peines de cœur de l’assassin… Mais Allegro avait une capacité que beaucoup, s’ils l’avaient su, lui envieraient : Pouvoir se glisser dans l’ombre de quelqu’un et l’espionner. Sans pouvoir intervenir, certes, mais ça lui avait permis de pouvoir s’enfuir. Clara lui avait demandé de le faire pour surveiller le Cannibale. Il l’avait fait. Il n’avait pas regretté. Seul ou avec des humains, il était presque supportable. Et avec son loup… Il était l’homme qu’il ne supportait plus de montrer aux autres. Quelqu’un d’agréable. Dommage. L’assassin avait senti qu’ils auraient pu s’entendre si…

Si tout ça n’était pas arrivé, s’il n’avait pas été un cannibale, s’il n’avait pas croisé le loup qui l’emmurait soigneusement loin des vampires et l’amenant subtilement à les haïr et à se haïr lui-même et si… Si Vince n’avait pas accepté de tuer le seul être qui le rattachait à la vie.

Ça faisait beaucoup de si. Trop, sans doute. Ils n’auraient jamais pu s’entendre. Mais Allegro avait compris une chose : Il avait beau être vampire et déjà dépasser soigneusement les arrêts de jeu en paraissant à l’orée de l’âge adulte alors qu’il avait la soixantaine, Sonatine et lui ne seraient pas éternels. Pas quand on bosse comme Levants de Chasse et quand la principale qualité que votre nouveau patron a décelé chez vous, c’est de savoir bien tuer et de n’en éprouver aucun remord. Alors, au diable la prudence, l’éternité est trop courte. On se lance et advienne que pourra.

Ils avaient dansé ensemble, comme d'habitude, lascivement, pour exciter les personnes présentes et il avait glissé à l'oreille de Sonatine qu'il lui laissait le choix des proies du soir s'il lui octroyait quelques minutes en tête à tête pour parler. Son sourire mutin illuminait sa soirée alors qu'elle se mettait déjà en chasse. Encore une dizaine de minutes et ils auraient leurs amuse-gueules. Et jamais auparavant, Allegro ne s'était senti aussi nerveux. 62 ans, l'expérience sexuelle d'une star du X et... Nerveux. De quoi se baffer, non?

La vibration dans sa poche le tira de ses doutes intérieurs. Vu que le cannibale était en observation, il était, lui, en vacances. Ou plutôt au chômage technique. Dès que ce salopard était sorti en plein soleil (Bon d'accord, il restait à peine une demi-heure, m'enfin quand même...), il s'était désynchronisé de son ombre pour ne pas frire. Un miracle que celui-ci ne se soit pas réduit en cendres, d'ailleurs. Allegro avait eu la frayeur de sa vie. Sans doute parce qu'il avait risqué de perdre la tête en même temps que son boulot. Même s'il n'avait pas eu pour ordre de protéger le cannibale, ce qui était impossible vu qu'après une sortie de l'ombre de quelqu'un, il restait tremblant et glacé pendant une bonne heure, on lui aurait forcément reproché sa mort. Il s'était contenté de contacter le Servant de Liaison en espérant que quelque chose puisse être fait dans les temps. Ce qui avait été le cas.

C'était la Première Dame.

Qui d'autre qu'elle, en même temps. Elle seule savait qu'il était là à espionner sur ses ordres, même Sigur l'ignorait. Et depuis qu'il était rentré, le coup de téléphone de Clara était ce qu'il redoutait le plus. Il fit un signe à Sonatine pour lui indiquer qu'il avait un appel et et appuya sur la touche pour décrocher.

  • Oui, Madame?

La réponse qu'il reçut était hésitante et le bruit ambiant n’aidait pas à comprendre. Peut-être qu’il pourrait faire croire qu’il ne pouvait pas parler… ? Non, ce n’était pas parce qu’il manquait de courage avec Sonatine qu’il devait manquer de courage avec tout le monde. Et la Première Dame avait bien le droit de l’engueuler un bon coup. Il avait failli après tout.

  • Euh… Je … Si vous pouvez attendre deux petites minutes, je sors : ce sera plus facile pour s’entendre.

Il fit signe à sa compagne blonde pour lui indiquer qu’il sortait et ne fut pas étonné qu’elle le suive au dehors. Déjà parce que Sonatine était curieuse comme c’était à peine toléré et ensuite parce qu’elle suivait une règle de prudence élémentaire : Toujours se balader à deux. On évitait les accidents… Enfin… La plupart. Quand il fut dehors, la voix de la première Dame était un mélange d’inquiétude et de détermination. Il aurait répondu sur le champ si le sujet n’avait pas été si grave. Et c’était dur de choisir. Sa loyauté ou… sa toute nouvelle loyauté pour un cannibale qui avait le cœur brisé.

  • Ne me force pas à te demander ça encore une fois...

Oui, normal qu’elle le menace un peu et son inquiétude était parfaitement justifiée. Il ouvrit la bouche pour répondre en regardant Sonatine dans les yeux, sachant qu’elle aussi allait souffrir de ce qu’elle entendrait. Elle se prenait toujours un peu trop d’affection pour les dangers publics qu’elle collectionnait comme des trophées.

Mais il n’eut pas le temps de dire quoique ce soit. Sans doute parce qu’il ne comprit pas tout de suite. Un humain aurait vu Sonatine disparaitre de son champ de vision parce que la scène était trop rapide pour des mortels mais lui avait eu l’impression que tout se passait au ralenti. Il avait vu le corps fuselé et argenté de la balle s’approcher en tournoyant de la tempe de sa meilleure amie. Il vit cette balle rentrer dans la chair, puis l’os et ressortir de l’autre coté en emportant avec elle une gerbe de sang et de cervelle. Sonatine était tombée au sol par le choc et la seule chose qu’il pensa fut :

Et ben, voilà… Je n’ai pas eu le temps. L’éternité a été trop courte.

Il entendit un peu loin sur sa droite un cri déchirant. La balle avait poursuivi sa mission de destruction sur quelqu’un d’autre et c’est à ce moment-là qu’Allegro comprit qu’il ne reverrait plus jamais Sonatine lui sourire. Ce fut comme si il plongeait dans la glace. La mort, il l’avait vu souvent, il l’avait donné très souvent mais cette mort-là l’avait complètement bloqué. Il ne sentit pas la balle qui lui était destiné et qui le frappa à l’épaule, l’emportant sur le côté. Mais son corps refusait de quitter du regard celui de Sonatine qui gisait sur le trottoir alors qu’autour d’eux la panique éclatait. Par contre, il sentit la seconde balle qui lui était destinée. La douleur qui lui brûla le cuir chevelu l’emporta lui aussi, le faisant tomber face à Sonatine et ce serait sans doute la dernière fois qu’il la verrait. En heurtant le macadam, il s’attendit à voir une expression surprise sur le visage de Sonatine, que ses yeux soient agrandis par la terreur mais en fait, la mort l’avait cueilli sans qu’elle s’en rende compte. Les mèches blondes balayaient son visage qui commençait à se détendre et ses yeux… Ses yeux étaient vides. Il n’y avait plus rien.

Au moins, tu n’as pas souffert.

Et il craqua. Son esprit dérailla et se remplit des hurlements de la plus vieille des douleurs. Celle de la perte. Mais de sa bouche, aucun son. Il ne bougeait déjà plus. Peut-être était-il mort lui aussi. Sincèrement, il l’espérait.

 

 

 

 

 

  • Bon… On récapitule pour les deux retardataires ?

Les deux fautifs que la voix aigre venait de clouer au pilori de la honte s’assirent en essayant de faire le moins de bruit possible et en s’excusant du regard. Pourtant, ils n’étaient pas plus fautifs que celui qui avait posé ses lourdes bottes sur le bois de la gigantesque table de conférence et qui semblait dormir, renfoncé dans son manteau de cuir noir, le col relevé, ce qui ne laissait dépasser que quelques mèches noires et blanches. Mais étrangement, les neuf autres ne disaient absolument rien sur ce comportement pour le moins déplacé. Pourtant, les deux nouveaux avaient été sermonnés et plus qu’avec insistance sur leur tenue, qui devaient être blanche ou tout du moins d’une couleur claire et pastelle, les cheveux soigneusement coiffés et surtout, ils devaient avoir des manières irréprochables. Manque de chance, on les avait prévenu de la réunion à laquelle ils devaient participer puisque nouvellement membres du conseil interne que dix minutes avant que celle-ci ne commence. Ils avaient donc une bonne demi-heure de retard.

Alors voir ce type sapé comme un hell’s angel avec l’air de s’en foutre royalement et même un peu plus… Et voir qu’on ne lui disait rien… Ça sonnait comme de l’injustice qu’ils se promettaient de signaler. Un jour. Quand ils auraient le courage d’affronter du regard le chef du cercle interne qui plissait les yeux et la lèvre devant leur manque de savoir-vivre : Daniel R. Bow. Le grand manitou de la section spéciale qui avait à son actif bien plus de problèmes résolus que tout le reste du cercle interne. C’était aussi celui qui avait opéré le remplacement de deux dissidents dont ils occupaient présentement les sièges et Dieu savait que ce n’était pas une personne à contrarier.

Même si les rumeurs avaient tendance à donner de lui une image complètement faussée, nul ne pouvait douter de sa puissance.

  • Hugo, procédez.

  • Bon… Comme chacun d’entre nous le sait… ou va le savoir… (le dénommé Hugo tourna un regard presque compatissant envers les deux jeune retardataires) la situation globale est en train de nous échapper à vitesse grand V.

Le motard trouva manifestement drôle de se manifester par un ricanement des plus sarcastiques. Hugo reprit, sans paraitre offensé.

  • Il y a eu des pertes dans les trois camps et des pertes importantes. Pire que tout, nous avons le retour de Sigur, le tout premier des Grands Prédateurs et sans doute le tout premier vampire.

  • Ou pas… marmonna le motard du fond de son manteau en cuir.

  • Euh… Pour le moment, nous ignorons encore où se trouve le Fenris et sa compagne. Les traces sont loin d’être évidentes. Quant aux cours Faes, nous avons noté un net pic d’activité dans celle d’été et celle d’hiver. Bien entendu, la Cour d’équilibre… n’est toujours pas sous surveillance. Nous sommes quasiment surs qu’un évènement d’importance va avoir lieu dans les prochains mois. Tout au plus une année.

  • La fin du monde, selon les mayas, c’est pour quand ? Intervint Olivia en tapotant la table de ses ongles impeccablement manucurés.

  • Le 21 Décembre, je crois, non?

  • Et bien, voilà, vous avez votre réponse.

  • Oh, pitié, Olivia... Pas encore les théories de fin du monde... Tu nous a déjà fait le coup une fois et on a rien vu venir!

  • Mis à part l'hystérie collective... bien plus tard. Marmonna à nouveau le motard.

Non, décidément, quelque chose clochait. Pas un seul ne tiquait aux paroles du motard. Ils l'entendaient tous, c'était obligé mais personne ne semblait vouloir le lui signifier. Et encore moins lui dire que ces sorties étaient malvenues. Et puis, comme s'ils s'étaient tous mis d'accord, les neuf autres se tournèrent vers le motard qui se redressa et remit ses pieds sous la table. Quand il ouvrit ses yeux, les deux retardataires se crispèrent sur leurs sièges. Le visage était gouailleur, il était coiffé n'importe comment mais ses yeux semblaient être... Non, c'était impossible et seuls les plus hautes instances pouvaient se targuer de posséder un tel regard.

Et pourtant...

  • Bon... Maintenant que chacun d'entre vous m'a exposé ce qui le chagrinait et que tout le cercle interne est au courant... Bienvenue à vous deux au passage.. Mais les laissez pas vous bourrer le mou sur le vestimentaire, personnellement, je m'en cogne. Royalement. Donc... Vous vous plaignez comme des fillettes qui n'ont pas eu leur poney que tout bouge? Mais merde! Moi j'attends ça depuis des millénaires!

Il ponctua son discours d'un magistrale coup de poing sur la table.

  • L'Histoire recommence... Enfin! Bon, évidement, vous autres qui n'êtes pas du Legendarium ne pouvez pas comprendre mais bon... Contentez-vous de faire ce que je vous dis parce que, nom de Dieu, on a du boulot.

  • Vous... êtes... (Fort heureusement pour le petit nouveau, il ne bégayait pas son incrédulité que le motard soit Daniel Bow...) Du Legendarium...?

Tout le monde, dans n'importe quel cercle, de n'importe quel pays savait ce qu'était le Legendarium. Et si ça, c'était vrai...

  • Vous vous attendiez à quoi? Évidement. Voici les directives que vous allez suivre. A la lettre. L'imagination, vous laissez ça à mon équipe. Je ne veux pas d'initiative, aucune. ( Il sortit d'une sacoche onze minces dossiers scellés et les jeta devant chacun des présents.) Normalement, tout est là-dedans et si vous vous retrouvez devant une situation que vous ne pouvez pas gérer, vous m'appelez. Suis-je clair?

  • Non, mais sincèrement, vous croyez vraiment que nous pourrons nous débrouiller avec seulement une dizaine de pages? S'insurgea Olivia.

  • Sincèrement, oui.

Quand il se leva, il en profita pour remettre d'aplomb son col et laisser ses ailes, ses quatre ailes tellement blanches qu'elles en paraissaient luminescentes, se déployer autour de lui. Les onze autres baissèrent les yeux, bien incapables de déployer les leurs et de rivaliser avec la puissance d'un Ange Trône. Oui, les rumeurs étaient vraies. Daniel Bow était le cinquième Trône du Seigneur.

  • C'est pas tout ça, les enfants, mais j'attends que vous vous cassiez. Moi aussi, j'ai du boulot et j'ai aucune envie que vous assistiez à mon recrutement de putes.

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commentaires

T
Snif. Sonatine ... et Allegro aussi. Enfin lui pas sur. Quand a Vince j'attend le prochain chap. Et pour finir j'adore la derniere replique du chap ^^<br /> Bref tres bon chap py.<br /> J'attend la suite...
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