Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 17:42

Titre racoleur ? Oui, et non… Ce n’est pas une énième note sur ma vie, mon cul et ma sexualité (dont vous vous fichez royalement et vous avez bien raison) mais de m’interroger avec vous sur cette mode étrange qui fleurit depuis plusieurs mois, à savoir le Mum Porn et la littérature érotique SM Grand Public. Oui, j’insiste sur le côté Grand Public car la littérature érotique existe… depuis au moins tout ça ! Depuis son officialisation par le fait que la Muse Erato inspire les écrivains ( Mythologie grecque, je vous laisse chercher.)  et sans doute même avant. Depuis que l’homme a su tenir un stylo, un calame ou une plume, l’homme a écrit sur le cul. Cependant, il faut bien avouer que depuis l’Antiquité Grecque et sa cousine plagiat, l’Antiquité Romaine, la littérature érotique a subi l’influence moralisatrice du christianisme conquérant (Je parle en Europe, hein… Je ne généralise pas au monde entier.) et est  devenu une littérature entre initiés. Le seul ouvrage qui a traversé les siècles et qui parle, entres autres, de sexe tout en restant grand public, c’est la Bible. Et oui !

Reste que jusqu’à très récemment, la littérature érotique est resté le petit plaisir honteux dont on ne parle qu’avec d’excellents amis et qu’on n’écrit que sous un pseudo. Vient la libération sexuelle et les écrits érotiques se démocratisent. On trouve des scènes de sexe dans de plus en plus de romans et on ne jette plus sur ces moments intimes le voile pudique du « mais si, vous savez bien ce qu’ils sont en train de faire et si vous ne savez pas… et bien, ce n’est pas à nous de vous le dire ! ». Le porno se vend et n’en déplaise  aux moralistes étroits et hypocrites de toutes les chapelles, le porno se vendra toujours. A l’heure actuelle, le porno se démocratise tellement que même sans avoir jamais vu un seul de leurs films, vous savez qui sont Rocco Sifredi, Clara Morgane et plus récemment, Katsuni.  Ce ne sont plus des Stars du X, ce sont des Stars tout court qui, le plus naturellement du monde, s’invitent sur les plateaux télés pour montrer qu’ils ne sont pas que des bêtes de sexe et que, ô mon Dieu ! ils ont des cerveaux.  Tout ceci sans renier ce qui a fait leur renommée.  De ce fait, la littérature du Sexe s’est vendue pareillement… mais cela restait encore le petit plaisir honteux que la magie de l’internet a contribué à garder privé. Etonnant, non ? Bref, c’était comme lire un Harlequin, tu vas pas dire ça à tes copines de peur de passer pour une cruche mièvre et naïve alors qu’on est à l’ère de la féministe, comme tu vas pas dire que tu lis un bouquin de cul à n’importe qui de peur passer pour soit un mauvais exemple pour les enfants, soit pour une fille facile. (Petite digression : J’adore les clichés, c’est tout l’un ou tout l’autre et il n’y a jamais de juste milieu… C’est comme l’homosexualité à l’heure actuelle, soit t’es un homo cool, bien dans sa peau et ultra tolérant, limite Bouddha mais gay, soit tu prônes l’inceste, la zoophilie et la pédophilie par ta seule présence dans une pièce, c’est magnifique…  On a le droit d’être Gay et d’aimer la country ? (Trololo.. .)). Maintenant, c’est fini. Tu as le droit de lire ton bouquin de cul dans le métro ou le bus, ça fait partie des discussions dominicales avec ta mère et ton père, tes frères et tes sœurs (Wohooo, ce serait le bonheur…), des pauses café et même de la simple approche entre personnes qui ne se connaissent pas :

« Vous avez lu 50 shades of Grey ? »

Argh.

Je me suicide à la chantilly, je reviens.

 

Voilà. Donc… La littérature érotique se vend bien, merci pour elle. Elle se vend tellement bien qu’elle n’est plus du tout tabou. Bon, évidement, je me doute que ce n’est pas tout de suite qu’on étudiera  les  infortunes de la Belle au bois dormant en classe de français au lycée.  Enfin, j’espère…  Je vais pas faire ma moraliste de base mais s’il y a bien une chose qui doit être à la charge des parents au niveau de l’éducation, c’est quand même bien le sexe.

Tout ça pour dire que la mode existe, oui. Elle est bien installée, oui. Va-t-elle durer ? Je ne sais pas. Ce genre de modes est loin de celle des Memes où leur notoriété est très variable et leur durée encore plus. On utilise encore le Trololo et le dramatic chipmunk mais d’autres Memes sont passés complètement à la trappe. Comme le dit l’un de mes potes : « Tu sais quand un Meme sur internet est périmé quand les jeunes de l’UMP commencent à l’utiliser. »

Pour les modes littéraires, c’est autre chose. Pour le moment, la Bit-Lit tient le cap et continue à surfer. Il faut dire que la matière est déclinée en tellement de mondes différents que ça passe très bien et nous avons la chance d’avoir plusieurs  auteurs de qualité. Bon… Soyons honnêtes cinq minutes, ce n’est pas non plus de la très grande littérature mais ça se lit bien, autant que de la Fantasy.  Pour la littérature érotique, on a un gros souci de niveau. Je veux bien admettre qu’on parle d’abords et avant tout d’amusement, comme un film porno, mais nom d’un chien, un peu de qualité, ça ne nuirait pas. Et oui, c’est ça le problème !  Je parle bien évidement des Sex-sellers  (Best sellers du sexe…) qu’on nous vend et qui sont atroces au niveau du style et de l’intérêt. J’ai déjà parlé de 50 Shades of Grey…  Mais on a pire.

Déjà… Je voudrais revenir un peu sur les titres. 50 Shades of Grey… qui, quand elle n’était encore qu’une fanfiction de Twilight (Ce qu’elle aurait du rester…) s’appelait Masters of the Universe. Ensuite, nous avons 80 notes de jaune… Je ne sais pas, c’est le style qui veut qu’on prenne un nombre, un mot, une couleur pour la conception des titres ? Non, parce que là, on a plus beaucoup à se fouler pour intituler… Je suis sur qu’il doit y avoir sur le net un générateur de titres pour Mum Porn de ce style. Un fondant chocolat à celui qui me le trouve, j’ai la flemme.

Ensuite, je ne sais pas pourquoi mais la mention « Issu d’une Fanfic de Twilight » fait vendre… Mais… ? J’exprime mon étonnement, là. En quoi, un plagiat de personnages dans une situation érotique (quoique… dans l’exemple que je prends, je me pose la question si les personnages sont vraiment plagiés ou même vaguement repris… Est-ce qu’une lectrice de Twilght pourrait m’éclairer ?) est un gage de qualité ? La plupart du temps, ce serait plutôt l’inverse. Il n’empêche que Beautiful Bastard s’est vendu comme ça, surfant sur la vague de la notoriété de 50 Shades. Bon… Soyons honnêtes, je n’ai rien contre les Fanfics, j’en écris. Ca m’amuse. Et ça plait à un certain groupe dont je suis membre. Cela dit, même avec un sacré culot, je me vois mal à peine retravailler mon texte en changeant les noms et les dates pour ensuite le balancer à une maison d’édition.  J’ai plus de respect que ça pour les auteurs dont je m’inspire et pour moi qui suis parfaitement capable de construire un récit plus personnel. Alors… pourquoi les maisons d’éditions se sentent elles obligées de rajouter cette curieuse mention qui n’apporte rien au livre et qui ne se repose sur rien. Je pense que ça s’est vu : ma vision de Twilight n’est pas très bonne… Mais je ne sais pas… J’ai du mal à imaginer Stephanie Meyer heureuse d’avoir inspiré non pas un mais deux livres de cul alors qu’elle raconte une histoire d’amour impossible. (Corrigez-moi si je me trompe !)

Bon, le phénomène n’est pas nouveau. Dans l’industrie pornographique, il y a un nombre impressionnant de films de fesses qui sont les adaptations version porno de blockbusters. Parmi les mangas, les Dojinshis (sorte de fanfic) à tendance hentaï (Porno avec  tendance tentacules), Yaoi ( Gay masculin) ou Yuri (Gay féminin) sont légions.  La parodie est courante et sa mode est éternelle. Seulement, peut-on vraiment parler de parodie ou de plagiat ou même d’inspiration quand on lit les œuvres les unes après les autres ? Et bien non. La mention « Issu d’une fanfic de Twilight » n’est qu’un putain de coup de marketing, cherchant à conquérir un très large panel de lectrices parce que même celles qui n’ont pas aimé Twilight iront lire 50 Shades pour savoir si ça a vraiment un rapport.

En dernier… Ceci n’engage que moi… Mais merde, ça vous écorcherait les doigts de nous vendre un peu de qualité ?

Sincèrement, dans la plupart des romans à l’heure actuelle, il y a des scènes de sexe plus ou moins explicites.  Dans le monde de la bit-lit, c’est courant. Ca sert le récit ? La plupart du temps, oui. C’est bien ? La plupart du temps, oui. Dans le monde du Mum Porn, le sexe est omniprésent.  C’est le but, allez-vous me dire. Oui, certes… Mais un peu d’histoire, de vraie histoire avec un développement qui tienne la route, ce serait mieux. BIEN MIEUX ! Parce que franchement, moi je m’ennuie.  La tendance est à l’histoire de romance. Mouais… c’est pas de la romance qui nous est vendu, c’est du plan cul. Je veux bien, pourquoi pas ? Mais sincèrement, je voudrais bien savoir comment on construit un couple uniquement sur du sexe ? Parce que franchement, j’y crois pas. Pas une seule seconde.  Et c’est chiant.  C’est aussi crédible qu’un film porno et je pense que si la population féminine n’est pas plus cliente de cinéma porno que ça, c’est en partie parce que l’histoire, quand y’en a, est chiante.

 

Voilà, voilà…

Une râlerie avant l’été, ça, c’est fait !

 

Une fois n’est pas coutume, et je me suis rendue compte que je ne remercie personne et que c’est maaaaaaal !!! Donc, je remercie déjà mon groupe de lecture qui a la malchance de me supporter sur chat et sur Skype, surtout quand je pète un plomb sur un sujet… Et je sais que ça les éclate de me parler de 50 Shades et d’Anita Blake rien que pour m’entendre m’étouffer dans mon sang. Un grand merci à Lo pour le suicide à la chantilly et à Kévin sur la jeunesse de l’UMP.

 

Pour finir, un grand merci à mes lectrices, même celles qui ne laissent aucun commentaire. Peut-être qu’un jour vous comprendrez que je n’arrive à m’améliorer que si on me critique. Même si c’est pour me dire que vous avez aimé, ça me suffit, ça signifie que je vais dans la bonne voie.

 

Et pour continuer à vous dire que le Mum Porn, merci mais non merci, je vous conseille l'excellent billet de Cécile sur les dix choses qu'on nous rabâche là-dedans et qui sont censés nous émoustiller... Ou pas!

http://leslecturesdececile.fr/ces-10-points-g-qui-me-tuent-et-pas-de-plaisir-dans-un-livre-erotique-et-qui-semblent-exciter-les-lectrices-du-monde-entier-sans-que-je-comprenne-pourquoi/

Partager cet article
Repost0

commentaires

L
J'adore tes critiques Py. <br /> <br /> Toujours un pur bonheur de les lires. Et euh... de rien pour le suicide à la chantilly. <br /> <br /> Je ne te l'ai jamais dis (normale aussi, la crétine que je suis a perdue sa feuille avec tout les noms de blog), mais j'adore &quot;Sanguines Lamentations&quot;. Continue sut ta lancer, je lirais toujours se que tu écris avec un pur plaisir.
Répondre
E
J'aime ce billet...<br /> Malheureusement, j'ai l'impression que contre ce fléau de fan-fiction érotiques que l'on nous sert comme de la Grande Littérature, nous autres lecteurs appréciant un minimum de qualité, n'y pouvons rien.<br /> Tu le dis toi même, c'est un phénomène de mode. Et la mode est du genre à surfer sur la tendance; et actuellement, la tendance est aux &quot;nuances&quot; de gris ou de jaune... -_-&quot; <br /> D'un autre côté, je me dis que si des &quot;daubes&quot; potables pareilles sont vendues et explosent probablement le chiffre d'affaire des maisons d'édition, c'est peut-être encourageant, pour les amateurs qui ont un potentiel et un don en story-telling...<br /> Et là, le &quot;tiré d'une fan fiction de Twilight&quot; vient me narguer. Maintenant je sais ce que j'ai à faire. Titrer ma self-made fiction avec une couleur, et déclamer qu'elle est tirée d'une fan-fiction de game of thrones... avant de contacter une maison d'édition. Qui sait, ça pourrait marcher. Parce qu'au fond, la prétendue fan-fiction d'une oeuvre originale n'a plus rien à voir avec l'oeuvre en question. Ils se foutent du rapport, du moment que c'est rattaché à un autre phénomène de mode qui a fait ses preuves et rapporté des faffes. (des sous) Donc marketing oblige, ça fait &quot;in&quot; de le dire ou de le marquer. Exactement comme une inconnue qui déboule à l'after-party d'un catwalk de Jean Paul Gaultier, et qui crie haut et fort son amitié avec le diététicien de ce dernier, misant sur le scandale qu'elle fera si on la laisse à la porte, et qui est admise à la soirée, parce qu'elle connait le créateur via diététicien interposé. Mais c'est surtout parce que le scandale, même d'une inconnue, est galère à gérer de nos jour avec le net. Bon, j'ignore si J.P Gaultier a un diététicien. Tout ce que je sais c'est que maintenant qu'Amazone se lance dans la commercialisation à grande échelle de la fan-fiction, ça sera peut-être le recours de facilité, si on veut espérer se faire un nom dans la cour des &quot;grandes&quot;. Et je trouve ça vraiment dommage... (surtout quand on a du mal avec la fanfic comme moi.)
Répondre
P
Ma Très chère Epice, <br /> <br /> Bienvenue, déjà! Ca fait toujours plaisir d'avoir de nouveaux yeux sur mes humbles oeuvres.<br /> <br /> Ton analogie avec le diététicien de Jean Paul Gauthier est extrémement pertinente. Je regrette qu'on soit obligé de faire dans le scandale pour vendre... surtout pour vendre de la merde. Mais bon... Prions pour que cette mode passe... ou qu'elle gagne en qualité, ça nous ferait pas de mal.
T
Hé bien je trouve que tu as étais plutot soft pour le coup ^^<br /> Effectivement nous avons entendu et lu bien pire sur skype. lol.<br /> Sinon je suis en parti d'accord avec toi. Je ne vais pas en debattre ici. Je suis sur que nous aurons l'occasion d'en reparler via skype.<br /> Donc j'attend le prochain chap de sanguine ou le prochain article de tes "raleries".
Répondre